Long conversation needed [ft Ethan]

Ethan &
Andrew

Deux jours que j’étais à Beacon Hills. L’endroit ne me semble pas familier malgré le fait que j’y sois né. Pour moi, c’était un point sur une carte. Je ne me suis jamais vraiment demandé pourquoi ma mère avait déménagé d’ici. A première vue, l’endroit était relativement… normal. Des étudiants, des travailleurs. Ouais, ce n’est pas la ville qui devait gêner, j’ai l’impression. J’ai récupéré les documents que j’ai pu trouver. Autrement dit, pas grand-chose. J’ai un nom et un prénom. Mais pas plus que ça. Une date de naissance aussi et j’en déduis par les minutes de décalages que nous sommes jumeaux. Vrais ou faux, je n’en ai aucune idée.

La chambre d’hôtel est assez basique puisque je n’ai pas encore la chambre de libre à l’université. Disons que personne ne payera, de toute façon, pour quelques choses de plus accommodant qu’une chambre comme celle-là. J’ai pu récupérer une adresse. Avec un peu d’effort. Post it en main, ça doit bien faire quelques heures que je suis dans la chambre à faire les cents pas. Je ne sais pas ce qui a cloché pour qu’on me laisse dans le flou comme je ne sais pas si cet Ethan possède l’information de mon existence. Et j’ignore si la réponse positive serait plus acceptable que la négative.
Je voulais appeler à l’origine grâce à l’annuaire mais... je ne vois pas vraiment comment je peux expliquer une telle chose par téléphone. Autant dire que Bonjour, je suis ton frère n’est pas forcément la bonne chose à adopter. Je ne sais même pas si ce que je fais est bien ou non. Ca fait trop longtemps que je ne me suis pas posé pour pouvoir me dire que je dois faire attention à ce que pense, ressent une autre personne. Mon beau-père est la pire des enflures et autant dire que j’ignore ce que ma mère a pu lui trouver… Et j’ai tout abandonné finalement pour venir ici. Je ne sais pas si Kyle ou mon beau-père vont faire le chemin jusqu’ici. Je ne devrais pas m’occuper de ça pour le moment.
La situation n’a rien de simple et j’ai beau retourner encore et encore le tout dans ma tête. Aucune phrase logique ne vient s’infiltrer dans mon esprit. Alors… Je suppose que je dois laisser faire et parler normalement ? Honnêtement ? Ouais, c’est ça. Honnêtement.

Je descends de mon lit temporaire, soupirant simplement. Ouais. 10h, je suppose que je peux y aller. Je ne sais même pas si je vais déranger, s’il n’est pas occupé. SI je ne vais pas me prendre une porte fermée en pleine gueule. Je suppose que je vais voir. Je récupère mes chaussures que j’enfile ainsi que ma veste. Par soucis de précaution ou de crédibilité plutôt, je récupère les documents de ma mère. Et je me demande. Ca n’a pas été difficile de laisser un de ses enfants comme ça ? Je veux dire, d’un point de vu parentale, qu’est ce qui a bien pu clocher pour venir se dire tiens, je laisse l’un ici et l’autre là-bas. C’est… inhumain. Je ne sais même pas quoi en penser. Et, malheureusement, ce n’est pas à elle que je vais pouvoir poser la question.
Je sors de la chambre puis de l’hôtel. En deux jours, pour pouvoir finaliser les inscriptions à l’université, on m’a appelé Ethan. Je sais que je n’ai pas réagis plus que ça, trop occupé. Mais j’en déduis qu’il est plutôt connu. En positif ou négatif, je ne sais pas. Mais tout de même. C’est un peu bizarre de se faire appeler autrement que par son nom. Je referme rapidement la fermeture de ma veste quand le froid commence à se faire sentir. On n’est pas aussi bien qu’à Los Angeles question météo bordel de merde.
Je marche dans la rue et mon cerveau est bien trop occupé pour faire attention à ce qui peut bien se passer devant moi. J’essaye d’éviter les gens qui ne sont pas capables de bouger leurs culs de devant moi sur le trottoir. Bandes de cons. J’arrive non loin des habitations et j’ai l’impression que mon cœur va s’expulser de ma poitrine et s’en aller en me disant d’aller me faire foutre… Démerde-toi un peu. Mon stress est tout aussi palpable et ça, jusqu’à ce que j’arrive en face de la maison. Je ne sais même pas s’il est là ou s’il est sur le campus ? Je sais que si j’habitais dans la chambre universitaire et que ma famille était présente ici, j’irai le week end chez eux… Enfin, si j’avais une famille digne de ce nom. Ce qui n’est pas le cas. Alors, j’espère qu’il a la même logique que moi. J’espère…

Je grimpe les marches et m’arrête devant la porte. Bordel. Ca me semble très… compliqué. Pourtant, j’ai dû faire bien plus de chose. Bien plus difficile que de frapper à une simple porte. Je prends finalement une profonde inspiration et lève le point pour frapper à la porte. Je recule d’un pas comme si en sortant, j’allais me faire chopper par je ne sais qui ou quoi. Toujours rester sur ses gardes qu’il me disait constamment. La moindre situation peut se retourner contre toi. Ouais. Celle-là bien plus facilement, d’ailleurs.
Lorsque la porte s’ouvre, je hausse lentement les sourcils. Je me doutais qu’il y aurait une ressemblance. Faux ou vrai jumeaux, il y a une bonne probabilité et le fait que l’on m’ait appelé Ethan plus d’une fois me le confirmait. Mais... j’ai l’impression d’être en face d’un miroir. Très sérieusement. J’ouvre lentement la bouche et rien ne sort. Ouais. Ok. Je… d’accord. Bordel, Andrew, parle.

-[color=#009900] Bordel.. Ok. Salut… Je m’appelle Andrew et…
Ok, il n’y a pas de façon bien facile de dire ça. Et vu la tronche qu’il tire, il ne s’attendait pas à voir débarquer un clone. Je glisse finalement les mains dans les poches de ma veste. Tant qu’il ne me ferme pas la porte au nez. Je devrais aller droit au but.

- Du coup, je ne pense pas que je puisse dire ça autrement. Alors je suis ton frère. Jumeau, évidemment mais je pense pas que je dois préciser ce détail… Je sais pas si tu connaissais mon existence… A en juger par ta tête, non… Et… enfin. Je l’ai su il y a … deux jours. Donc… Hm.. On peut parler ?

En fait, je me mets bien à sa place. Si moi, j’ai réagis de façon très négative en face de mon beau-père, je ne sais pas vraiment comment il peut réagir en face de moi… Parce que… finalement, on ne se connait pas. On partage un visage, un ADN mais rien de plus finalement. Je pointe finalement la maison.

- Juste quelques minutes… Je sais que ce n’est pas une nouvelle facile à avaler…

Ok, j’essaye de ralentir mes propres ardeurs pour pouvoir avoir ce que je veux. Des informations. Sur lui ou même sa famille. Je ne sais même pas s’il a sa mère, s’il a son père. S’il a été adopté. Si on a un père encore vivant ? Ma mère était ma mère, c’est sûr. Mais son père ? Il peut avoir été adopté. Bordel, j’ai des tonnes de questions. Comme lui doit en avoir aussi.

- Je suis désolé, tu préférerais que je passe à un autre moment… ?

Ouais non. De toute façon que je passe maintenant ou d'en trois jours, ça sera la même chose. La porte s'ouvre un peu plus et je pince mes lèvres. Je ne me suis jamais senti aussi peu confiant en moi qu'à ce moment précis. Je rentre dans la maison et retire finalement mon sac que je pose sur le côté.

- Je voulais appeler mais... c'est pas plus facile à dire au téléphone...